Carte scolaire – suppression des postes d’enseignants en CMPP
La Directrice Académique a brutalement décidé, dans son arrêté sur la carte scolaire pour la rentrée 2023/2024, de supprimer les postes d’enseignants dans les CMPP.
« L’idée est de séparer l’éducation nationale du médico-social ».
Nous sommes en total désaccord avec cette décision.
Le rôle des enseignants en CMPP est pourtant fondamental, en établissant un lien entre les soins et l’entrée dans les apprentissages scolaires.
En effet, leurs missions sont profondément inscrites dans la réalité de la vie de l’École, des familles et des enfants ou adolescents qu’ils accompagnent de la maternelle au collège.
Véritable « trait d’union » entre les établissements scolaires et médico-sociaux, ces professionnels sont présents sur les 2 terrains où ils apportent leur expertise aussi bien à leurs collègues des équipes pédagogiques, qui les sollicitent fortement pour aider à la prise en compte des élèves les plus fragiles voire en situation de handicap, qu’aux professionnels médico-sociaux, permettant d’ajuster au mieux les soins. A l’heure où l’École a besoin du médico-social pour la réussite du virage inclusif, leur apport nous semble essentiel et questionne d’autant plus la décision de la Directrice Académique.
Ces enseignants spécialisés constituent une ressource importante en matière de prévention, de repérage et font preuve d’une réelle capacité d’adaptation pour être toujours plus présents dans les établissements scolaires. Ils tiennent une place prépondérante dans l’intervention précoce, enjeu déterminant pour la réussite scolaire.
Quotidiennement, des parents, des enseignants nous expriment leurs réserves face à la réalité vécue au sein des établissements scolaires. Certes les données chiffrées mettent en exergue un nombre croissant d’élèves en situation d’inclusion, mais souvent dans des conditions difficiles, tant pour les enfants que pour les enseignants. Le dialogue et le soutien des personnels du médico-social, particulièrement des enseignants spécialisés, sont donc indispensables.
Ces retraits d’emplois sont d’autant plus contradictoires avec la réalité de terrain qui fait apparaître d’importantes listes d’attente pour les soins. Ils traduisent la volonté de l’Education Nationale de réduire l’action pédagogique inscrite dans l’intitulé même des Centres Médico-Psycho-Pédagogiques, volonté déjà malheureusement affichée depuis près d’une décennie.
Historiquement liée à l’Education Nationale, notre association souhaiterait pouvoir rester
complémentaire et partenaire de la puissance publique, au service des publics accueillis et dans la recherche nécessaire de réponses appropriées. Une volonté que ne semble pas partager la Directrice Académique de Seine-Maritime.
Malgré nos souhaits de pouvoir améliorer qualitativement les accompagnements des élèves, il est évident que nous ne pourrons pas faire autant avec moins de moyens et nous le regrettons pleinement.
Cette décision impactera nos listes d’attente et notre disponibilité auprès des écoles. Les enfants et les écoles feront donc les frais de cette décision de la Directrice Académique.